Bastia : Julien Morganti fustige le bilan de la majorité municipale à mi-mandat

Principale figure d’opposition à Bastia, Julien Morganti a profité du week-end de Pâques pour s’attaquer à la majorité, et sa figure de proue Pierre Savelli, maire de la ville depuis 2016. « À mi-mandat, nous avons souhaité faire un point », explique celui qui avait cumulé près de 11 % des suffrages au second tour de la dernière élection, en juin 2020. « Nous avons construit un tract, qui va être distribué à tout Bastia, et qui va servir de support à nos actions. D’un côté, on a fait le bilan, en reprenant les programmes et les promesses de campagne de la majorité, et d’autre part, on a ajouté les réalisations que l’on aurait pu faire, nous, au cours des trois années passées. On veut aussi être dans une logique de proposition. »

Et alors que plusieurs nouvelles têtes du mouvement Un Futur pour Bastia ont été présentées à cette occasion, Julien Morganti a surtout axé son discours sur deux points : la gestion du quotidien et la vision à long terme. « On constate un manque de vision politique sur les grands projets de la part de la majorité. Il faut donner des perspectives », déplore Julien Morganti. « D’un autre côté, les carences sont aussi très importantes concernant le quotidien des Bastiais. Entre les problèmes de stationnement non résolus, la question de la propreté… Sans oublier une hausse très importante de la fiscalité avec, entre autres, la taxe d’ordure ménagère qui a augmenté de 50 %. »

Pour le leader du mouvement Un Futur pour Bastia, le constat actuel des problèmes de stationnement est un exemple parlant. « Ils avaient annoncé trois parkings, aucun n’a été réalisé dix ans plus tard. Nous avions proposé quatre parkings, et à leur place, deux auraient déjà été opérationnels, à Toga et Montesoro, pour continuer à piétonniser harmonieusement le centre-ville. »

À la question « vit-on mieux à Bastia aujourd’hui ou dix ans auparavant ? », Julien Morganti répond sans hésiter par la négative. « On assiste à un décrochage de la ville, l’attractivité est en train de partir. À cause de l’absence d’une vision rigoureuse, on décroche sur tous les plans : l’animation, le logement, le service public… Quand on en arrive à fermer une maternité (Maymard, NLDR) et une école (Gaudin, NDLR), c’est le signe d’une grosse perte d’attractivité. »

Les finances de la ville sont également pointées du doigt par Julien Morganti, qui explique que Bastia n’est « plus en mesure d’investir ». « Il y a une forme de cavalerie budgétaire, ils étalent les travaux sur le temps, et au final, rien ne va se faire. En plus d’un manque de vision politique, Bastia commence à avoir des problèmes économiques comme jamais auparavant. »

« On ne partage pas la même vision du développement de la ville ni la même vision du quotidien. Les choix politiques sont très différents », reprend Julien Morganti. « Par exemple, pour le Vieux-Port, nous avions proposé la piétonnisation couplée avec la construction d’un parking sous-terrain. Résultat, ils ont repris la piétonnisation, mais sans le parking. Et ça, ça ne tient pas debout ! En apparence, ça peut sembler correct, mais dans les faits, ce n’est pas possible. C’est pour ça que l’on se mobilise. »

Pour faire avancer les choses avec Un Futur pour Bastia, Julien Morganti ambitionne de créer des groupes de réflexion thématiques, afin de réaliser « un travail de fond ». « Ce qui est important, c’est de s’adresser à tous les Bastiais, et notamment aux abstentionnistes, qui se sont détournés de l’action publique. »
Une manière de joindre les actes à la parole.